Vivre de lui, par lui et pour lui – l’exemple d’Abraham

Nous voyons dans la parole que nous sommes appelés à vivre une relation avec le Seigneur en « 3 dimensions ». Par exemple, lorsqu’il nous est dit en Romains 11.36 que c’est « de lui, par lui et pour lui que sont toutes choses » nous voyons ces 3 dimensions. « Toutes choses » comprend tout ce qui a été créé et nous faisons partie de cette création. Nous comprenons alors que nous sommes appelés à vivre une relation avec le Seigneur comprenant ces 3 paramètres que sont « de lui, par lui et pour lui ».

En Éden, Adam et Ève, dans leur relation avec Dieu, vivaient ces 3 dimensions de manière parfaite et dépendante de lui. Mais malheureusement le péché et la dégradation de l’homme à travers le péché l’a complètement déséquilibré dans cette relation. Lorsque nous avons accepté Christ comme Sauveur nous voyons clairement dans la Parole que le Seigneur a accompli quelque chose en rapport avec ces 3 dimensions qu’il a rétablies dans nos vies et il est logique qu’il nous édifie sur ce fondement, sur cette relation rétablie, même si nous ne nous en apercevons pas toujours. Abraham, par exemple, a été travaillé par rapport à ces 3 dimensions. Il attendait l’accomplissement d’une promesse que Dieu lui avait faite et à travers cette promesse Dieu va travailler son cœur et équilibrer certaines choses dans sa vie. Abraham attendait l’héritier promis par Dieu. Et il a obtenu cet héritier, voulu par Dieu, mais dans son coeur, avant d’obtenir la promesse, il va être prêt à accepter d’autres personnes comme héritier. Il va être disposé à cela car, dans cette attente et dans son cheminement avec Dieu, il va lui manquer un affermissement dans certains domaines que Dieu va vouloir combler. Avoir un fils et à travers ce fils un héritier est un sujet qui revenait sans cesse dans les discussions d’Abraham avec Dieu. Peut-être êtes vous également dans l’attente de quelque chose dans vos vies ? D’une promesse ? Et si ce n’est pas le cas et que vous êtes comblés en toutes choses je me réjouis pour vous. 

Quel est le premier enfant qu’Abraham va être prêt à reconnaître comme son héritier ?


Eliézer

Nous rencontrons Eliézer en Genèse 15. Dans ce chapitre Dieu va rencontrer Abraham et avoir une discussion avec lui.

Genèse 15.1 à 6 (cliquez pour lire le passage)

« Après ces événements, la parole de l’Éternel fut adressée à Abram dans une vision, et il dit : Abram, ne crains point; je suis ton bouclier, et ta récompense sera très grande. Abram répondit : Seigneur Éternel, que me donneras-tu ? Je m’en vais sans enfants; et l’héritier de ma maison, c’est Éliézer de Damas. Et Abram dit : Voici, tu ne m’as pas donné de postérité, et celui qui est né dans ma maison sera mon héritier. Alors la parole de l’Éternel lui fut adressée ainsi : Ce n’est pas lui qui sera ton héritier, mais c’est celui qui sortira de tes entrailles qui sera ton héritier. Et après l’avoir conduit dehors, il dit : Regarde vers le ciel, et compte les étoiles, si tu peux les compter. Et il lui dit: Telle sera ta postérité. Abram eut confiance en l’Éternel, qui le lui imputa à justice ».


Dieu va donc dire à Abraham (verset 2) « ne crains point ; je suis ton bouclier, et ta récompense sera très grande ». Dieu savait très bien, en disant cela, qu’Abraham allait ramener la conversation sur le fait qu’il n’avait pas d’enfant. « Comment peux-tu dire que ma récompense sera grande si je n’ai pas d’héritier ? »Et pour résoudre ce problème, Abraham va décréter que son héritier sera Eliézer de Damas, son serviteur. Mais Dieu n’avait pas la même conclusion qu’Abraham (verset 4) : « ce n’est pas lui qui sera ton héritier, mais c’est celui qui sortira de tes entrailles qui sera ton héritier ».

Abraham était à ce moment là fixé sur lui-même et sur les limites de la situation. Et la situation lui disait qu’il n’avait pas d’enfant et c’est ce qu’il s’était résigné à accepter dans son cœur. Pourtant Dieu avait déjà parlé à Abraham et lui avait dit qu’il rendrait sa postérité « comme la poussière de la terre » (Genèse 13.16). Mais les années passant, c’est une parole de Dieu dans laquelle Abraham n’arrivait pas à se projeter. Alors Dieu va conduire Abraham hors de sa tente et lui demander de compter les étoiles : (verset 5) : « Regarde vers le ciel, et compte les étoiles, si tu peux les compter. Et il lui dit : telle sera ta postérité. » En rappelant sa promesse, il voulait en réalité sortir Abraham hors de ses limites personnelles ; hors de ce qu’il pouvait faire ou ne pas faire, concevoir ou ne pas concevoir. Le plan que Dieu a pour nos vies est son plan à Lui. Ce n’est pas venu d’Abraham l’idée de partir de son pays (Genèse 12) et de devenir le père d’une multitude de gens. Ce n’est pas lui qui a imaginé cela. C’était le plan que Dieu avait projeté et il voulait amener Abraham à se projeter dans ce même plan. Il est vrai que plusieurs événements peuvent interférer avec ce que Dieu a prévu, mais s’il est à l’origine d’une chose, c’est aussi à lui de dire qu’une chose est terminée. 

Eliézer veut dire « Dieu est un secours ». Dieu est capable de pourvoir à l’accomplissement de son plan. Le plan de Dieu n’est pas en rapport avec mes capacités ou mes incapacités mais avec la capacité de Dieu quant à l’accomplissement de ses promesses. Ce n’est pas directement en rapport avec moi-même, mais en rapport avec Christ dans ma vie et ce qu’il veut faire. Le Seigneur ne peut pas être limité par mon raisonnement sur ce qu’il est capable de faire et parallèlement j’ai aussi besoin d’apprendre à ne pas aller plus loin que sa volonté. C’est le « de lui » dont nous avons parlé au début.

« Nous ne sommes ni capables ni incapables par nous-mêmes mais au contraire notre capacité vient de Dieu »

La première dimension dont je veux parler est le rapport à soi dans sa relation à Dieu. J’ai besoin d’avoir une vision juste de Dieu dans ma vie personnelle. Souvent nous avons une vision faussée de nous-même : soit nous nous dévaluons et nous dévaluons Dieu dans ce qu’il est capable de faire, soit nous nous élevons et allons plus loin que ce qu’il désire ou nous demande.

En réalité nous ne sommes ni capables ni incapables par nous-mêmes, mais au contraire de ce que Dieu permet car notre capacité vient de Dieu. C’est ce que Paul va dire concernant son ministère et celui de ses compagnons : 2 Corinthiens 3.5 : « Ce n’est pas à dire que nous soyons par nous-mêmes capables de concevoir quelque chose comme venant de nous-mêmes. Notre capacité, au contraire, vient de Dieu ». Notre capacité vient de Dieu et il connaît très bien nos limites. Lorsqu’il nous a sauvés il l’a fait en toute conscience de ces limites. Et aujourd’hui lorsqu’il nous fait une promesse ou nous appelle à quelque chose il le fait également en toute conscience de celles-ci. Je ne dis pas que nous n’avons pas notre part de responsabilité, mais il est beau, avec le temps, d’apprendre à toujours plus faire confiance à Dieu et de regarder à son œuvre plutôt qu’à soi. Cela apporte du repos.

Quand Abraham va avoir le fils tant attendu, il n’était plus en mesure d’en avoir un, il était trop vieux. Il n’était plus en mesure de donner la vie, mais Dieu oui. Zacharie 4.6 : « ce n’est ni par la puissance ni par la force mais par mon Esprit, dit l’Eternel des armées ». C’est sa puissance, sa capacité qui accompli sa volonté. Je ne fais qu’y répondre par la foi. Si Dieu vous a clairement parlé sur un sujet précis, faites lui confiance. Et s’il ne vous a pas parlé, je vous encourage à ne pas vous faire trop d’idées, mais à continuer à lui faire confiance et à marcher selon les enseignements de vie écrits dans la parole.

Le passage que nous avons lu commence par ces paroles de Dieu disant à Abraham « je suis ton bouclier » et il fini par « Abram eut confiance en l’Éternel, qui le lui imputa à justice ». En Ephésiens 6.16, le bouclier est associé à la foi. Abraham a cru à ce que Dieu lui a dit et nous avons besoin d’apprendre à faire confiance à ce que le Seigneur nous dit ; non pas seulement par révélation, mais aussi dans sa parole écrite. Est-ce que vous croyez dans les promesses que Dieu nous fait dans la Bible ? Il y en a plein ! Sa fidélité en est une.

Domaines de relation et parallèle avec Lévitique 8 :

  • Domaine de conscience : la conscience de soi.
    J’ai conscience de qui je suis avec mes forces et mes faiblesses.
  • Domaine de relation : Dieu en action dans ma vie personnelle (intérieur).
    J’ai besoin d’être assuré que Dieu fait son œuvre dans ma vie personnelle selon sa volonté.  
  • Domaine d’application pratique dans ma vie : la foi.
    Croire en ce que Dieu nous dit : Abraham a cru à Dieu.
  • Consécration / Lévitique 8 : Le lobe de l’oreille droite.
    En Lévitique 8.22 à 24, nous voyons Moïse consacrer Aaron et ses fils pour le service de sacrificateur. Il va appliquer du sang sur trois parties de leur corps ; ce sang symbolisant le sang de Christ nous mettant à part pour Dieu.
    La première chose que Moïse va faire est mettre du sang sur le lobe de leur oreille droite. L’oreille nous parle de ce que l’on entend et ce que l’on entend entre en nous et a une influence sur nous, positive ou négative. « la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ » (Romains 10.17). Prenons du temps pour écouter ce que Christ a à nous dire dans sa parole ou par révélation et ayons confiance en Lui.

Ismaël

Le deuxième enfant qu’Abraham va être disposé à reconnaître naître comme son héritier est Ismaël.

Genèse 17.15 à 19 (cliquez pour lire le passage)

« Dieu dit à Abraham : Tu ne donneras plus à Saraï, ta femme, le nom de Saraï; mais son nom sera Sara. Je la bénirai, et je te donnerai d’elle un fils; je la bénirai, et elle deviendra des nations; des rois de peuples sortiront d’elle. Abraham tomba sur sa face; il rit, et dit en son coeur : Naîtrait-il un fils à un homme de cent ans? et Sara, âgée de quatre-vingt-dix ans, enfanterait-elle? Et Abraham dit à Dieu : Oh! qu’Ismaël vive devant ta face! Dieu dit : Certainement Sara, ta femme, t’enfantera un fils; et tu l’appelleras du nom d’Isaac. J’établirai mon alliance avec lui comme une alliance perpétuelle pour sa postérité après lui. »


Dans ce passage, contrairement à sa conversation précédente avec Abraham où Dieu va lui parler de ses entrailles et donc intimement de lui-même, Dieu ne va pas mettre la focale sur Abraham, mais sur Sara sa femme : « je la bénirai, et je te donnerai d’elle un fils ; je la bénirai, et elle deviendra des nations… ». Si précédemment le Seigneur voulait qu’Abraham soit bien positionné vis à vis de lui-même dans sa relation avec Dieu, il voulait à présent qu’il soit bien positionné vis à vis de sa femme.

Puisque je vis en communauté – au sein de ma famille, dans l’église, dans la société –  j’ai besoin non pas seulement de bien me positionner dans ma relation avec Dieu, mais aussi de bien me positionner dans ma relation avec mon entourage en sachant que Dieu a également une relation avec eux ou à minima a quelque chose à voir avec eux. Mais dans ce cas précis Sara aussi connaissait l’existence de Dieu. Nous pouvons avoir confiance en Dieu par rapport à soi-même, mais ne pas avoir confiance en Dieu par rapport à l’autre. Et le manque de confiance en Dieu par rapport à l’autre peut être source de conflit. Le Seigneur voulait montrer à Abraham que dans sa grâce il agissait dans sa vie, mais il voulait qu’il ait la même confiance en lui vis à vis de sa femme. On dit toujours que Sara a ri (Genèse 18.12), mais Abraham aussi a ri. Nous l’avons lu au verset 17. Et si Dieu a récompensé la foi d’Abraham, il a aussi récompensé la foi de Sara. Hébreux 11.11 : « C’est par la foi que Sara elle-même, malgré son âge avancé, fut rendue capable d’avoir une postérité, parce qu’elle crut à la fidélité de celui qui avait fait la promesse ». Isaac n’est pas le fruit seulement de la foi d’Abraham, mais aussi de Sara. Les deux ont ri et les deux ont cru. Les deux ont eu un cheminement avec Dieu quant à la promesse. 

J’ai besoin d’abandonner ma vie avec confiance entre les mains du Seigneur, malgré mes faiblesses, mes incapacités, mes manquements, mais j’ai également besoin d’avoir le même cheminement vis à vis de l’autre qui est différent et dans cette différence n’a pas forcément le même parcours. Lorsqu’il y a incompréhension, déception voir conflit, deux mauvaises solutions peuvent s’offrir à nous :
– soit nous allons nous mettre à l’écart
– soit nous allons chercher à influencer, dominer, manipuler l’autre
Cela dépend souvent des caractères. Mais nous nous rendons bien compte que dans nos relations tout n’est pas toujours totalement clair. La nature humaine aime avoir une certaine influence. Comment va naître Ismaël ? Par la manipulation, en cherchant à dominer la situation. Se voyant stérile et voyant qu’elle ne donnait pas d’enfant à Abraham, Sara va lui conseiller d’aller auprès de sa servante Agar. De cette relation va naître un enfant : Ismaël. Et comme c’était une très mauvaise idée, le résultat va devenir amer pour Sara puisqu’ Agar va regarder Sara avec mépris car elle était enceinte alors que sa maîtresse non.

A cause de cela Abraham et Sara vont entrer en conflit. Sara va appeler Dieu à être juge entre elle et son mari en demandant à Abraham de régler la situation. Et Abraham va lui répondre de se débrouiller avec sa servante. On voit que les deux n’avaient pas tout à fait le même caractère. Pour autant, les deux se déresponsabilisent en disant à l’autre de se débrouiller. Mais en réalité les deux ont une part de responsabilité dans cette histoire. Au lieu de chercher à manipuler les circonstances, Abraham et Sara auraient dû parler ensemble, prier, se rappeler la promesse de Dieu et continuer à marcher avec cette promesse. C’est cela le par lui dont nous parlions au début. Après avoir entendu Dieu nous parler et avoir cru en lui, nous avons besoin d’apprendre à continuer à marcher fidèlement avec lui et à aller jusqu’au bout avec la promesse qu’il nous a faite. Et si Dieu change son plan c’est à lui de le dire. Quand je marche près de Dieu en restant dépendant de lui, il renouvelle mon cœur et mes pensées. Et cela m’aide à avoir une vision plus douce, plus juste de moi-même, de l’autre et de la situation que je traverse. Il allège ma marche et m’aide à avancer. 

Ismaël veut dire « Dieu entend » et Dieu a entendu Agar la servante qui s’était enfui dans le désert car maltraitée par sa maîtresse. Et nous avons besoin d’être convaincus que Dieu entend et voit nos vies, non pas seulement au moment où nous l’avons rencontré ou au moment où il nous a parlé, mais encore à chaque instant, tous les jours de notre vie. Cultiver une intimité avec Dieu rend concret la conviction qu’il m’entend et veille sur ma vie. Cette conviction ferme et solide est parfois bien plus importante qu’une parole que Dieu pourrait me donner car elle répond à un besoin intime de mon cœur : savoir qu’il est là, qu’il m’aime, qu’il prend soin de ma vie. Cela procure un encouragement, une joie dans le cœur, une espérance renouvelée. A-t-il parlé ? C’est bien ! N’a-t-il pas parlé ? Il est là et c’est le plus important. 

Nos relations avec les autres n’est pas toujours quelque chose de simple. Qui ne rencontre jamais de conflit, tout au moins d’incompréhension avec son entourage ? Nous avons besoin d’accepter que tout n’est pas toujours simple et que nous sommes parfois limités. Les relations parfaites, que ce soit avec Dieu ou avec les hommes seront dans les cieux. Et c’est aussi pour cela que nous avons besoin d’apprendre à nous décharger sur lui. Paul va dire « S’il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes » (Romains 12.18). Dieu lui-même est limité dans sa relation avec les hommes. Le Seigneur a absolument tout donné à la croix pour rétablir une union avec les hommes. Pourtant ceux qui n’acceptent pas son œuvre et ne le reçoivent pas comme Sauveur ne peuvent pas être rétablis dans une relation de paix avec lui. 

Faisons donc ce que nous avons à faire, faisons ce que nous pouvons faire avec l’aide du Seigneur et pour le reste, remettons tout entre ses mains ; il nous appelle à vivre en paix. Le plus important est d’avoir une bonne conscience devant son Dieu. Ismaël est le fruit d’une erreur et il y aura des conséquences puisque les Ismaélites, descendants d’Ismaël, seront ennemis d’Israël. Mais cela ne va pas empêcher le Seigneur de continuer à visionner son plan pour Abraham et Sara. Et cela doit nous encourager. Dans de telles situations il faut pouvoir se pardonner et pardonner aux autres en comptant sur la miséricorde du Seigneur. C’est important pour pouvoir continuer à avancer.

Domaines de relation et parallèle avec Lévitique 8 :

  • Domaine de conscience : la conscience de mon entourage.
    J’ai conscience de ce qui se passe autour de moi et des gens autour de moi.
  • Domaine de relation : Dieu en action dans ma vie (extérieur).
    J’ai besoin d’être assuré que Dieu est à l’œuvre dans les affaires de ma vie et cela comporte aussi mon prochain.
  • Domaine d’application pratique dans ma vie : l’espérance.
    Dans une relation intime avec lui, le Seigneur apaise ma vie, il renouvelle ma joie, mon espérance, il m’aide à avoir une autre vision des situations que je traverse et m’aide à agir correctement. (Nous rencontrons tous des limites dans ce domaine, mais le Seigneur veut nous aider).
  • Consécration / Lévitique 8 : Le pouce de la main droite.
    Moïse va ensuite mettre du sang sur le pouce droit d’Aaron et ses fils.
    La main me sert à attraper les choses autour de moi, le pouce principalement. Mes mains me permettent de travailler et modifier les choses autour de moi. J’ai besoin d’apprendre à utiliser mes mains correctement, c’est-à-dire non pas séparé de Dieu mais avec Dieu dans ma vie.

Isaac

La troisième personne que nous voyons, cette fois-ci la bonne, est évidemment Isaac. Le passage que j’aimerais voir concernant Isaac est Genèse 22.1, 2. C’est le passage où Dieu va demander à Abraham de lui offrir Isaac en sacrifice.

Genèse 22.1,2 (cliquez pour lire le passage)

« Après ces choses, Dieu mit Abraham à l’épreuve, et lui dit : Abraham ! Et il répondit : Me voici ! Dieu dit : Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac; va-t’en au pays de Morija, et là offre-le en holocauste sur l’une des montagnes que je te dirai. »


Cette demande de Dieu va certainement poser beaucoup de questions et d’émotions à Abraham et Sara. Une des questions qu’a du se poser Abraham était, puisque Dieu lui avait promis qu’il aurait d’Isaac une postérité innombrable, « comment cela pouvait-il être possible qu’il lui demande de le tuer ? ». Dieu fait un miracle mais il reprend ce miracle et les promesses qui en découlent. Ça n’a pas de sens !

Encore une fois, Abraham va devoir apprendre à voir plus loin. Abraham avait une compréhension de la promesse que Dieu lui avait faite qui s’arrêtait à sa vie terrestre. Mais à travers cette expérience d’offrir son fils en sacrifice il va entrer dans une compréhension nouvelle. Il va comprendre que sa vie et les promesses de Dieu ne s’arrêtent pas à ce qui est terrestre, mais que Dieu a une autre perspective. Abraham va comprendre que l’héritage dont Dieu parle n’est pas premièrement un héritage terrestre, mais spirituel. Pour le comprendre il va falloir qu’il meurt à cette vision uniquement terrestre de sa vie. Hébreux 11.8 à 10 : « C’est par la foi qu’Abraham, lors de sa vocation, obéit et partit pour un lieu qu’il devait recevoir en héritage, et qu’il partit sans savoir où il allait. C’est par la foi qu’il vint s’établir dans la terre promise comme dans une terre étrangère, habitant sous des tentes, ainsi qu’Isaac et Jacob, les cohéritiers de la même promesse. Car il attendait la cité qui a de solides fondements, celle dont Dieu est l’architecte et le constructeur. » Au départ Abraham ne comprend pas cela, il part pour un pays que Dieu lui a promis. C’est par la suite qu’il va comprendre que ce pays n’est pas prioritairement terrestre, mais spirituel. Entre le moment où il va partir de son pays et ce moment qui nous est décrit, il va changer de manière de penser et de se projeter. Son cœur va être davantage attaché à Dieu et à ce qui le concerne. En tant qu’enfants de Dieu, nés de nouveaux, le Seigneur nous appelle à gérer intelligemment nos vies ici-bas – et il s’en soucie – mais il nous appelle également à projeter nos vies en rapport avec l’éternité. Notre vie a été placée dans un royaume céleste : Colossiens 1.13 : « il nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume de son Fils bien aimé ». 

Et pour le comprendre cela nous demande parfois de mourir à nos intérêts et à nos plans terrestres ; car Dieu nous regarde aussi dans cette projection. Il y a de la joie à se projeter dans l’éternité. 

« Dieu nous regarde dans une projection éternelle »

Je me rappelle d’une soeur pour qui nous priions un jour ; elle voulait que l’on prie pour un mari. Le Seigneur a donné une vision à un frère ; il la voyait marcher avec derrière elle plusieurs enfants qui la suivait. Ce n’étaient pas des enfants dans la chair, mais des enfants spirituels. La soeur disait : « ce n’est pas ça que j’ai demandé. » Nous ne comprenons pas toujours ce que Dieu nous dit et Abraham ne devait pas réellement comprendre toute la portée de ce que le Seigneur lui demandait.  Dieu n’a pas tué lui-même Isaac, mais il a demandé à Abraham de le faire. Le Seigneur attendait d’Abraham un acte volontaire car il cherchait à gagner son cœur. C’est bien Abraham que le Seigneur cherchait à faire mourir et non Isaac ; vous l’avez compris. La promesse est une belle chose, mais si je marche avec Dieu car j’ai une promesse dans ma vie, c’est encore malgré tout une marche intéressée. Nous avons tous des besoins dans nos vies et parfois la vie est dure, très dure même. Mais je crois que le Seigneur veut nous aider à trouver en lui le secours et la guérison là où ça fait mal, là où c’est compliqué. Parfois il utilisera des moyens que nous ne comprenons pas, parfois surviendront dans nos vies des évènements qui pourront nous blesser et nous humilier qu’il n’aura pas évités, c’est vrai. Mais je crois très fermement que l’amour du Seigneur sera toujours le même car il ne regarde pas seulement ma vie limitée à ici-bas, mais il la regarde projetée dans l’éternité. En lui demandant de tuer Isaac, Dieu n’a pas tant mis à l’épreuve la foi d’Abraham ; Hébreux 11 nous dit qu’il avait la foi pour croire que Dieu pouvait ressusciter son fils. C’est davantage son amour qui a été mis à l’épreuve. Certains ne verront jamais de leur vivant la réponse à leurs prières. Est-ce que cela doit les empêcher de continuer à aimer Dieu ? La promesse peut être un encouragement à marcher avec Dieu, mais elle peut également être un frein quand elle devient notre but, notre centre d’intérêt. Mais je crois que le Seigneur désire nous rendre pleinement libre dans notre marche avec lui.

Je ne méprise pas du tout notre vie ici-bas et c’est de loin préférable que ça se passe bien. Mais nous ne pouvons pas nier que ça ne se passe pas toujours bien. Mais quand nous avons des manques dans nos vies ou que nous passons par des moments difficiles, rappelons-nous que Dieu nous aime et qu’il a prévu quelque chose de meilleur, une consolation éternelle pour nous dans l’éternité. Vous l’avez compris, ce que nous venons de dire est en rapport avec le pour lui dont nous avons parlé.

Domaine de conscience et parallèle avec Lévitique 8 :

  • Domaine de conscience : la conscience d’avoir un but.
    Nous avons tous besoin de nous projeter dans l’avenir et avons besoin de motivation afin de nous projeter. Abraham avait une vocation et cette vocation était de partir du lieu où il habitait pour gagner un autre lieu et dans sa marche Dieu l’a aussi motivé à travers la promesse qu’il lui a faite d’avoir un fils. Je me rappelle les paroles d’un frère disant un jour : « Dieu entre dans notre monde pour nous attirer dans le sien ». Je crois que c’est vrai ; c’est ce qu’il a fait avec Abraham et c’est ce qu’il fait avec nous.  
  • Domaine de relation : Ma relation à Dieu.
    Ce n’est plus principalement Dieu dans en action dans ma vie ou dans mon entourage, mais comment je me projette vis à vis de Dieu.
  • Domaine d’application pratique dans ma vie : l’amour.
    Nous avons besoin, pour être véritablement heureux dans notre marche avec le Seigneur, non pas seulement de grandir dans la foi où dans l’espérance, mais également dans l’amour. L’amour nous rend véritablement libre de marcher avec le Seigneur. 
  • Consécration / Lévitique 8 : Le gros orteil du pied droit.
    Moïse va ensuite mettre du sang sur le gros orteil droit d’Aaron et ses fils.
    Les pieds me permettent d’avancer vers un but. Le Seigneur désire me rendre libre dans ma marche avec lui, sans rien (interrogations, déceptions ou autres) venant s’interposer entre lui et moi. 

Le Seigneur nous aime ; quoi qu’il arrive ou pas sur cette terre il nous aime. Il y a des moments dans la vie où il ne reste rien d’autre que la conviction de son amour et l’amour que je peux lui rendre. Notre foi, notre espérance et notre amour sont d’un grand prix aux yeux du Seigneur. Beaucoup plus que nous l’imaginons, je pense. Nous avons tous des manquements par rapport à ce que nous avons vu dans ce message. Mais le Seigneur désire nous encourager car il désire nous bénir et nous rendre encore davantage libre dans notre relation avec lui. Que le Seigneur vous bénisse chacun d’entre vous !


Tableau récapitulatif

De luiPar luiPour lui
Domaine de conscienceLa conscience
de soi
J’ai conscience de mes forces et de mes faiblesses personnelles
La conscience
de son entourage
J’ai conscience de ce qui se passe autour de moi et des gens autour de moi
La conscience
d’avoir un but
Cette conscience produit le besoin de me projeter dans la vie avec le besoin de motivation pour me projeter
Domaine
de relation
Dieu en action dans ma vie personnelle (intérieur)
J’ai besoin d’être assuré que Dieu fait son œuvre dans ma vie personnelle selon sa volonté
Dieu en action dans ma vie (extérieur)
J’ai besoin d’être assuré que Dieu
est à l’oeuvre dans les affaires de ma vie et cela comporte aussi mon prochain
Ma relation à Dieu
Ce n’est plus principalement Dieu en action dans ma vie ou dans mon entourage, mais comment je me projette vis à vis de Dieu
Domaine d’application pratiqueLa foi
Croire en ce que Dieu nous dit
L’espérance
Cultiver une vie intime avec Dieu renouvelle mon espérance et m’aide à avoir une autre vision des situations que je traverse et à agir correctement
L’amour
L’amour me rend véritablement libre de marcher avec le Seigneur
Consécration / Lévitique 8Le lobe de
l’oreille droite
Ecouter ce que Dieu me dit
Le pouce de la main droite
Agir autour de moi – ou ne pas agir – appuyé sur Dieu
Le gros orteil du pied droit
Avancer librement dans ma marche avec le Seigneur avec les bonnes motivations