Marcher en Christ

J’aime à dire que plus nous marchons en Christ plus il nous apprend à regarder à sa victoire ; il décentre notre regard de nous-même pour nous centrer sur lui. Il convient alors de définir la notion de marche. Qu’est-ce que marcher en Christ ?

Notons avant tout que la terminologie de « en Christ » est bien plus adaptée que celle de « avec Christ » pour reprendre les termes de l’apôtre Jean pour qui Christ demeure « en nous » et « en qui » nous demeurons. Jean y voit notre unité à Christ qui nous assure la victoire ; citons 1 Jean 4.13 à 17 par exemple : « Nous connaissons que nous demeurons en lui, et qu’il demeure en nous, en ce qu’il nous a donné de son Esprit. Et nous, nous avons vu et nous attestons que le Père a envoyé le Fils comme Sauveur du monde. Celui qui confessera que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui en Dieu. Et nous, nous avons connu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour; et celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. Tel il est, tels nous sommes aussi dans ce monde : c’est en cela que l’amour est parfait en nous, afin que nous ayons de l’assurance au jour du jugement ». Puisque Christ est ressuscité et que je suis uni à lui de manière indivisible, je suis également ressuscité dans son amour et victorieux en lui. Pour tout cela « grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ ! » (1 Corinthiens 15.57)

Alors qu’est-ce que le concept de marche ?
Pour revenir à Jean marcher c’est croire ; nous en avons déjà les prémices dans son Evangile lorsqu’il rapporte les paroles de Jésus au chapitre 12.35 à 36 : « Jésus leur dit: La lumière est encore pour un peu de temps au milieu de vous. Marchez, pendant que vous avez la lumière, afin que les ténèbres ne vous surprennent point: celui qui marche dans les ténèbres ne sait où il va. Pendant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin que vous soyez des enfants de lumière ». C’est croire que Jésus est la lumière et que j’ai besoin de lui pour être éclairé et être placé en lui dans cette lumière.
Lorsque Paul nous invite à son tour à marcher dans la lumière il ne nous encourage pas à le faire par nous-même mais à cause de ce que nous sommes devenus en Christ ; Ephésiens 5.8 : « Autrefois vous étiez ténèbres, et maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. Marchez comme des enfants de lumière ! » Lui non plus ne voit pas la marche comme quelque chose d’impossible (bien que cela le soit assurément par nous-mêmes et pour chacun d’entre nous) mais réalisable à cause de la victoire de Christ dans la vie du chrétien. Nous voyons cela par exemple en Romains 6.14 : « Car le péché n’aura point de pouvoir sur vous, puisque vous êtes, non sous la loi, mais sous la grâce » ou encore en Romains 8.2 : « En effet, la loi de l’esprit de vie en Jésus-Christ m’a affranchi de la loi du péché et de la mort ». Quelle belle déclaration ! Sa hardiesse va même encore plus loin lorsqu’il prononce ces mots pleinement libérateurs pour le chrétien, qui s’accordent magnifiquement avec celui de concept d’unité à Christ que nous avons vu précédemment ; Romains 7.17 : « Et maintenant ce n’est plus moi qui le fais, mais c’est le péché qui habite en moi ». Uni à Christ, ce qui agit hors de la loi parfaite de Dieu en moi n’est pas moi, mais le péché habitant et agissant encore en moi. Ce qui l’amènera à déclarer quelques lignes plus loin « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ » (Romains 8.1).

Quel est donc l’objectif de ce développement ?
Uni à Christ, je marche en lui car il est vainqueur en moi ! En d’autres termes, je marche en vainqueur à cause de Christ et non pas je marche afin de devenir vainqueur. Je marche en vainqueur à cause de Christ s’appuie sur la victoire de Christ qui m’amène dans la vie – qui est le propre même de la grâce qu’est « la loi de l’esprit de vie » – alors que je marche pour devenir vainqueur s’appuie sur sa propre œuvre qui est encore une forme de religiosité, de légalisme assurément déjà jugé et voué à l’échec.

« Je marche en vainqueur à cause de Christ et non pas je marche afin de devenir vainqueur »

Si je ne marchais pas en vainqueur où serait la victoire de Christ ?
Apprenons à connaître Christ et sa victoire, alors nous ne nous laisserons plus condamner ; nous comprendrons la victoire de Christ et ce qu’il a accompli en chacun des croyants.
Que le Seigneur Jésus par qui nous sommes « plus que vainqueurs » (Romains 8.37) nous remplisse d’espérance et qu’il affermisse nos cœurs dans la vérité. « Celui qui nous a appelés est fidèle, et c’est lui qui le fera » (1 Thessaloniciens 5.24).